La France a fait le choix d’avoir des chômeurs nombreux et bien payés, alors que la plupart des autres pays ont choisi d’avoir des travailleurs nombreux et mal payés. La France est le pays où les dépenses publiques pour les chômeurs sont les plus élevées au monde. Le chômage y est donc structurellement élevé depuis longtemps et varie peu avec les cycles économiques. Il concerne surtout les moins de 30 ans : 25% le sont, soit plus de deux fois plus que le reste de la population active. 2 millions de jeunes de 15 à 29 ans ne sont ni à l’école, ni en formation, ni en emploi. Le chômage touche surtout les moins qualifiés : ceux n’ayant pas de diplôme ont un taux de chômage cinq fois plus élevé que les diplômés de l’enseignement supérieur. La formation professionnelle n’est ni équitable, ni efficace. Elle bénéficie majoritairement aux salariés qualifiés des grands groupes alors qu’elle est largement financée par les PME et ETI, et qu’elle devrait être proposée prioritairement aux demandeurs d’emploi. Les formations destinées aux moins qualifiés donnant accès à un diplôme ou à un titre professionnel ne représentent que 2,3% du chiffre d’affaires des prestataires de formation – ils sont 58.000… Le compte personnel de formation, créé en 2014, ne permet d’obtenir que 150 heures de formation sur 8 ans. 3% du budget de la formation continue sont versés aux chômeurs !
La tentative des gouvernements successifs depuis quinze ans de négocier de la flexibilité sans accepter de former les chômeurs est vouée à l’échec. Il faut reconnaître la formation comme une activité socialement utile, méritant rémunération. Je suis donc absolument favorable aux propositions
- d’accorder un contrat d’évolution à tout demandeur d’emploi entreprenant les actions de formation longue et de qualification. Ce contrat donnera droit à un revenu se substituant à l’allocation chômage et supérieur à celle-ci.
- de faire respecter l’obligation de formation des salariés les moins qualifiés
- de mettre en place une certification exigeante des organismes de formation, avec un renouvellement tous les cinq ans et des critères fondés sur l’insertion et le devenir des stagiaires. Formons aussi les chômeurs à la création d’entreprise.