Courage

Le groupe Pizzorno, qui, pourtant, pourrait supprimer 50 emplois avec la fermeture du Balançan, reconnaissait que « cette injonction de fermeture est un grand coup de pied dans la fourmilière et qu’il y a toujours une réorganisation qui s’ensuit. » Les demandes de dérogation à l’interdiction du glyphosate sont aussi inacceptables que celles du maintien du Balançan, 44 ans après leur mise en service, de l’un comme de l’autre. Le courage et la vision, c’est la base en politique.

Notre agriculture

AGRINotre richesse agricole doit être pensée dans le contexte de l’environnement et du cadre de vie dont elle a la garde. Il faut favoriser l’agriculture de proximité en encourageant les relations directes entre les producteurs et toutes les formes de restauration collective ainsi que les consommateurs. Il est vital d’obtenir dans la négociation communautaire de la prochaine PAC (2020) des instruments de régulation des marchés agricoles assurant un minimum de stabilité des prix. Je vois enfin clairement quatre priorités à défendre :

  1. renforcer les aides au passage au bio et les étendre à la conversion à l’agriculture raisonnée.
  2. interdire d’ici dix ans les polluants dangereux.
  3. améliorer l’éco-prêt à taux zéro
  4. créer une agence de l’alimentation absolument indépendante.

Régulation des matières premières

Le Brésil est totalement opposé au mécanisme de contrôle ou de régulation du prix des matières premières. C’est une erreur grave. En 2008, environ 40 pays ont connu des émeutes de la faim. Un marché agricole n’est pas n’importe quel marché.

Pour prévenir les crises agricoles, il faut d’abord pouvoir être alerté sur les évolutions à risques à partir d’indicateurs sur les données de production, climatiques ou politiques et avec l’aide d’experts des marchés, acteurs, non extérieurs. Certains Etats se taisent trop..

Mais il faut aussi prévenir les manipulations de cours et autres abus de marché, comme certaines stratégies qui consistent à créer une situation réelle ou artificielle de rareté grâce par exemple à d’importants volumes d’achats sur le marché, en mettant en place des limites. On doit pouvoir s’assurer de la capacité de livraison physique d’un opérateur en interdisant des engagements excessifs. La législation communautaire sert aussi à ça.

Agriculture

Qui peut accepter une baisse de ses revenus de plus de 30%? La France peut-elle perdre un atout aussi majeur? Certainement pas. La loi de modernisation de l’agriculture et de la pêche va dans le bon sens mais elle ne doit pas remettre en cause les mesures du Grenelle de l’environnement en la matière.

La politique agricole commune a trop longtemps privilégié une logique d’aides directes alors qu’elle doit être fondée sur les prix plutôt que les subventions et sur une préférence communautaire à l’importation. Il faut bien sûr que les agriculteurs puissent conclure des contrats écrits avec leurs acheteurs et se regrouper face aux distributeurs. Il faut aussi plus de passerelles professionnelles avec le monde agricole.

Même s’il faut harmoniser le cadre européen, ce serait une erreur de suspendre les mesures françaises en faveur d’une agriculture durable. C’est aussi une question de respect pour les agriculteurs engagés dans cette démarche.