Nos retraites

retraite-fouleL’âge effectif de départ à la retraite en France est le plus bas de l’OCDE, le coût de gestion des régimes de retraite y est le plus élevé de l’Union européenne. La dette cumulée des régimes pourrait représenter 25% du PIB en 2040. La solution la plus juste consiste à permettre d’arbitrer plus librement entre durée de la retraite et niveau de la pension. En clair, un départ anticipé choisi signifie un niveau de pension plus faible mais une retraite plus longue et inversement. Mais il faut aussi :

  • mettre en place un système de comptes individuels de cotisation retraite où chacun cotiserait le même pourcentage de son salaire pour sa retraite et où les situations non contributives comme le chômage ou la maladie correspondraient à des versements directs sur chaque compte individuel.
  • unifier tous les régimes spéciaux avec le régime général pour tous les nouveaux cotisants
  • adopter les mêmes règles pour le public et le privé en calculant sur les 25 meilleures années.

Retraites

7 Français sur 10 estiment que le mouvement social contre le projet gouvernemental sur les retraites est justifié (sondage Ifop pour Sud-Ouest Dimanche du 10/10/10). Un sentiment d’injustice risque de s’installer durablement. Il tient principalement au fait que l’essentiel de l’effort est assumé par les salariés dont le recul de l’âge légal de départ à la retraite assure le bouclage financier du système le plus rapide.

Aussi, il aurait été préférable de le financer à court terme par des recettes nouvelles, assises en majorité sur les revenus du capital, puis d’augmenter la durée de cotisation avec comme condition préalable une politique volontariste d’amélioration du marché de l’emploi (jeunes et séniors en priorité).

Le caractère progressif de la réforme proposée par le gouvernement pourrait permettre de la « geler » en 2012 relativement tôt, avant qu’elle ait pu produire ses effets, et de la renégocier sur d’autres bases avec les partenaires sociaux. C’est une question d’équité.

Pénibilité au travail et retraite

« La pénibilité au travail est le résultat de sollicitations physiques ou psychiques qui, soit en raison de leur nature, soit en raison de la demande sociale, sont excessives en regard de la physiologie humaine et laissent, à ce titre, des traces durables, identifiables et irréversibles sur la santé et l’espérance de vie d’un travailleur. » (Mission d’information de l’Assemblée nationale – Mai 2008)

Il va de soi que sa prise en compte ne peut pas se faire seulement après l’apparition d’une pathologie d’origine professionnelle. Un départ anticipé à la retraite doit être au moins accordé aux salariés soumis à des conditions de travail telles que le risque d’apparition d’une pathologie handicapante est fort.

Rappelons que l’écart d’espérance de vie sans incapacité entre les ouvriers et les cadres reste, pour les hommes, de près de 7 ans. Il est illusoire de croire que la pénibilité du travail a disparu avec la modernisation.

Retraites

Certains le qualifieraient de compromis, d’autres de recul, je pense qu’il relève du bon sens de trancher le débat sur les retraites à l’occasion de la prochaine élection présidentielle, d’autant qu’aucune mesure précise n’avait été programmée dans la campagne de 2007.

C’est bien la question de la répartition des richesses ou des efforts qui fait débat pour réaliser une réforme reconnue utile. Et cette discussion-là d’intérêt national ne peut se passer d’une large consultation.

Entendre la voix d’un million de personnes, ce n’est pas discréditer l’action politique ni être électoraliste, c’est éviter le risque d’une division sociale qui compromettrait la pérennité de la réforme. Gouverner avec humilité, c’est aussi faire avancer la France.

Retraites

Nous avons bien besoin de clarté et de sérieux dans ce débat. La réforme des retraites doit s’inscrire dans la durée, il n’y a pas de remède magique. L’idée que nous allons d’ici la fin du quinquennat régler le problème des retraites est une farce.

A l’évidence, la réforme doit permettre de revenir dans la durée à un équilibre. Il y a eu 4 réformes depuis 1983, donc nous aurons besoin de plusieurs réformes dans le temps qui adapteront la situation. Il faut sortir d’une vision politicienne qui opposerait des plans de financement, d’autant que la solution n’est pas plus démographique que fiscale. La grande réforme doit prendre en compte les problèmes d’accès ou de retour à l’emploi des plus jeunes comme des séniors.

Enfin, à titre d’exemple, il conviendrait d’aligner le régime de retraite des parlementaires sur le régime général en mettant un terme à cette double cotisation!